Sur son lit de mort
Dernière fellation
La pompe funèbre. 

L’histoire est très connue, mais elle mérite d’être racontée.

Le 16 février 1899, le président français Félix Faure meurt supposément d’épectase – d’un anévrisme qui s’est produit pendant l’orgasme. Il était alors en compagnie de Marguerite «Meg» Steinheil, sa maîtresse. On a fait de Meg une demi-mondaine, voire une travailleuse du sexe, alors qu’elle était une bourgeoise mariée à un peintre qui s’ennuyait et qui rêvait de fréquenter le grand monde. Elle tenait salon chez elle chaque jeudi et c’est probablement ainsi qu’elle rencontra son futur-ex-amant.

Il est à peu près certain que Faure est mort après que sa maîtresse ait pris la poudre d’escampette – et que la cause de son décès est une attaque cardiaque. Il s’était d’ailleurs plaint de malaises depuis le début de la journée.

L’incident fut la source de plusieurs mots d’esprit, certains très probablement apocryphes. Le médecin accourut à l’Élysée, au chevet de Faure, aurait demandé «Le président a-t-il encore sa connaissance? », et un majordome aurait répondu : «Non, elle est partie par l’escalier de service». Parce qu’on soupçonnait à tort que Faure était mort pendant que Steiheil lui prodiguait une fellation – le suçait, pour celleux qui ont horreur des mots latins – la dame s’est vite fait affubler le surnom de «pompe funèbre» par la presse à scandale.

Quant à Clemenceau, il aurait eu ce célèbre commentaire sur la mort de Félix Faure et ses circonstances: «Il se voulait César, il ne fut que Pompée».

Ah la la, qu’est-ce qu’on rigolait au tournant du 20e siècle.

À demain pour un autre tercet obscène.

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