Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Neuf-cent-soixante-cinquième goutte

Fais-moi boire, ensuite
Tu pourras m’empaler par
Le goulot culier. 

«Goulot culier» n’est pas une expression qui vient de moi, mais bien de Pierre Louÿs. Il l’a utilisé dans un des trois-cent-treize quatrains de Pybrac. Ça va comme suit:

Je n’aime pas à voir la jeune péronnelle
Qui ne veut plus danser mais jouir à Bullier,
Enfourche un rapin, sous la septième tonnelle,
Et s’empale au hasard par le goulot culier.

Les quatrains de Pybrac commençant tous par « Je n’aime pas a voir ». Ce que Louys n’aime pas voir, c’est un vaste éventail de pratiques sexuelles plus ou moins insolites, des lesbiennes avec des godemichés à la sodomie en passant par la bestialité. Bien sûr, s’il écrit sur ces pratiques, c’est précisément parce qu’il veut les voir – et nous les décrire en détail. À la fin de l’ouvrage, on a l’impression que l’homme a fait une liste exhaustive de se sfantasmes. Si vous avez déjà éprouvé de la curiosité pour ce que les bergères pourraient faire avec les chèvres, les charretiers avec leurs chevaux ou les frères avec leurs sœurs – le tout rédigé en respectant scrupuleusement les règles de la versification classique – ce livre est fait pour vous.

Quant aux autres iels seront probablement d’accord avec ce senryū que je n’ai pas inclus dans les mille gouttes:

Je suis étonnée
Que Louÿs n’ait pas encore
Été cancellé. 

À demain pour un autre tercet obscène.

Si l’envie vous prend d’appuyer financièrement ce projet, n’hésitez surtout pas à le faire!

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Une réponse à « Neuf-cent-soixante-cinquième goutte »

  1. Avatar de Simon-Pierre Beaudet
    Simon-Pierre Beaudet

    Il y avait déjà « boyau culier » chez Rabelais, et la référence de Pierre Louÿs vient sans doute de là.

    ++ SP

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