Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Neuf-cent-dix-septième goutte

L’éducation
Sexuelle de trop d’hommes
Par la porn est faite.

Anecdote aussi rigolote que vécue : il y a quelques années, mon amoureuse avait recruté un jeune homme pour une soirée de triolisme que nous espérions intense et satisfaisante. Ledit jeune homme était VRAIMENT jeune, probablement pas plus que vingt-cinq ans. Après que nous l’ayons déshabillé, nous avons constaté qu’il était monté comme un âne. « J’ai une vraie bite de Gaspésien » avait-il dit, comme si c’était un fait avéré que les dudes de la région administrative #11 sont tous généreusement pourvus par la nature. Nous l’avons sucé à deux, puis mon amoureuse a eu l’honneur du premier round. C’est alors que je me rendis compte que notre Gaspésien bien membré prenait des poses et baisait pour une caméra inexistante, comme s’il était un acteur porno. Évidemment, ça me faisait un joli spectacle, mais maille gode qu’iels n’avait pas l’air confortables, tous les deux. Je vous épargne la description des positions invraisemblables qu’il lui a fait faire; une chose est certaine, c’est qu’il suivait la séquence d’une film porno habituel, qui commence par la fellation, saute (la plupart du temps) le cunnilingus, puis enfile les positions presque toujours dans le même ordre: levrette, missionnaire, reverse cowgirl, sur le côté (pour que la caméra capte bien la pénétration), re-levrette et éjaculation faciale pour terminer.

En contemplant ce curieux spectacle, je me suis dit que décidément, l’éducation sexuelle de beaucoup d’hommes hétérosexuels gagnerait à se faire à partir d’autres sources que la porn.

Capture d’écran d’une des vidéos de Fablazed, qui fait (entre autres) de l’éducation sexuelle explicite sur son compte Onlyfans.

Ai-je raison de croire que la porn a une influence néfaste sur les aptitudes sexuelles des jeunes hommes? Selon une revue des études sur le sujet qui date de 2020… non. Extrait (très librement traduit par moi-même en personne):

Aucun article n’a tenté de mesurer ou d’examiner si les personnes qui ont accès à la pornographie ont de meilleures (ou de moins bonnes) compétences et connaissances en matière de sexualité et de santé sexuelle que celles qui n’y ont pas accès. L’éducation sexuelle n’est abordée qu’en relation avec les jeunes, négligeant l’apprentissage du sexe et de la sexualité tout au long de la vie. Selon cet ensemble de données, la consommation de pornographie peut fournir des informations utiles sur les mécanismes du sexe, ce qui est particulièrement pertinent pour les jeunes hommes homosexuels. De nombreux articles révèlent que les jeunes sont souvent conscients des lacunes de la pornographie en tant que source d’information et d’orientation, et qu’il est nécessaire d’améliorer l’éducation sexuelle et relationnelle.

En résumé, si une boomeuse dans mon genre vient vous dire que la porno créé des amants incompétents, vous avez le droit de lui servir un «ok boomeuse» bien senti.

À demain pour un autre tercet obscène.

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