Naviguer la Meuse
S’arrêter à Maastricht
Pour courir la gueuze.

Je crois qu’ici, des explications s’imposent – surtout pour mes abonné·es qui habitent le Québec.
Commençons par le plus facile. Une gueuze est un lingot de fonte de première fusion, coulé dans du sable et utilisé comme lest dans les navires ou comme contrepoids sur des appareils de levage. Courir la gueuse signifie donc travailler dans une fonderie.
Nah, je plaisante. Une gueuze est un type de bière obtenue à partir de l’assemblage de bières lambic. Courir la gueuze, c’est donc d’aller de bar en bistro pour se saouler la gueule.
Bon, là, je cesse de plaisanter, promis, juré, craché. Une gueuse est une femme à la sexualité débridée. Courir la gueuze est donc une variante de «courir les jupons» – chercher à multiplier les aventures sexuelles. Ou alors, avoir recours aux services de travailleuses du sexe. Exemple:
Rose, à laquelle elle n’avait pu cacher l’inconduite de son mari, la plaignait beaucoup. Elle poussa les verrous, grommelant :
— Mariez-vous donc ! Les hommes vous battent ou vont courir la gueuse… Ah bien ! j’aime encore mieux être comme je suis.(Émile Zola, La Conquête de Plassans)

Qu’est-ce que la Meuse et Maastricht viennent faire là dedans? Rien, à par l’envie de trouver une rime avec gueuze. (Inutile de me dire que les senryūs n’ont pas à rimer, je sais.)

À demain pour un autre tercet obscène.
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