Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Huit-cent-soixante-dix-neuvième goutte

Avec ses jumelles
Un dénicheur de fauvettes
M’observe la nuit.

Il n’y a pas de meilleure façon de tuer une blague que de l’expliquer, mais puisque nous ne vivons pas au 19e siècle, je suis bien obligée de le faire. À première vue, on a affaire à un trope très connu: celui du voyeur qui fait passer ses vilaines habitudes sur le compte de l’ornithologie.

Premier fait digne de mention: les oiseaux que les Kebs appellent fauvette ne sont pas les mêmes que les oiseaux appelés fauvettes en France. Au point où les ornithologues ont décidé en 2024 de les appeler parulines. (En tout cas, c’est ce que j’en ai compris. Je mon champ d’expertise à moi, c’est ce qui est volage, pas les volatiles.)

Second fait digne de mention: l’expression «dénicheur de fauvettes» n’a pas qu’un sens ornithologique. Voyons ce que le Dictionnaire universel de Furetière (1690) en dit :

FAUVETTE subst. fem.
Petit oiseau de couleur fauve qui chante agreablement En Latin curruca.

On appelle proverbialement, un dénicheur de fauvettes, un homme adroit & d’intrigue, qui fait de bonnes découvertes, surtout en matière de filles et de femmes.

L’expression désigne donc un coureur de jupons; c’était un terme sarcastique pour se moquer de celui qui se vante de prendre la virginité des filles.

Est-ce que vous riez maintenant ? Non ? Good.

À demain pour un autre tercet obscène.

Si l’envie vous prend d’appuyer financièrement ce projet, n’hésitez surtout pas à le faire!

Vous désabonner

Participez à la discussion !

En savoir plus sur Mille gouttes opalines

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture