Sexualité :
Exaltation dans la
Répétition.

Sur le sujet du senryū du jour, voici un extrait du Carnet écarlate.

Elle tourne la page du carnet écarlate et me dit :
— Ça fait longtemps que tu écris ce genre de truc?
— Depuis toujours. Je pense que la première phrase complète que j’ai écrite à l’école contenait le mot «noune».
— Je ne te crois pas.
— Demande à ma mère, elle le confirmera. Avant le carnet écarlate, il y a eu le carnet vert. Et le noir. Et le bleu. Il y en trois roses avant cela, et un jaune – que j’ai échappé dans la baignoire –, avant quelques violets, deux oranges…
— Tous ces textes… bordel… qu’est-ce qu’il peut y en avoir… Et ça ne parle que de sexe, page après page après page…
— Normal. C’est un sujet inépuisable.
— Inépuisable, tu dis ? Il s’agit pourtant toujours de la même chose. Les combinaisons restent somme toute assez limitées. Doigt-dans-vagin, doigt-dans-anus, langue-sur-clito… ça devient répétitif, à la longue, tu ne trouves pas?
— Je trouve que simplifies à outrance la fascinante complexité de la sexualité humaine.
— Ha ! Tu me fais rire quand tu parles comme une prof.
— Au moins, j’arrive encore à te faire rire, c’est bon signe.
— Quand même… n’as-tu pas fait le tour du cul et du nombril sous toutes ses coutures ? Tu n’en as pas assez de parler que de ce seul et unique sujet?
— Est-ce qu’on reproche à Josée di Stasio de parler de cuisine depuis tout ce temps ?
— Elle a toujours de nouvelles recettes à proposer. C’est une fine gastronome.
— Il se trouve que moi aussi, je ne manque pas de recettes. Je suis une fine nymphomane.

À demain pour un autre tercet obscène.
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