Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Huit-cent-cinquante-sixième goutte

Contre trois vibros
Le sexshop n’a pas voulu
T’échanger (dommage). 

La comtesse de Cadente est un projet littéraire à moi (qui peut-être va finir par devenir un livre) où j’associe une pratique sexuelle ou BDSM à une contrainte littéraire. Le premier épisode a lieu dans un marché aux esclaves ou les Dominant·es jouent (pour de faux, évidemment) à se procurer un·e soumis·e. Je vous donne le premier texte, puisqu’il a un lien (ténu) avec le tercet du jour.

«Les enchères», par Leadensky

La comtesse de Cadente embauche son larbin

Comme à son habitude, la comtesse de Cadente sortit à six heures. Elle se rendit dans ce donjon aux portes de la ville où se tenait, tous les vendredis soirs, un grand marché où les serviteurs et les domestiques venaient offrir leurs services à long terme et s’engager sous contrat synallagmatique. C’est là qu’elle rencontra un jeune homme bien sous tous rapports, mince, fringant et à la dentition intacte.

La comtesse s’approcha de lui, caressa son sexe avec le bout de sa cravache, tâta sa croupe et en apprécia l’élasticité en connaisseuse.

— Quel âge as-tu, mon garçon?

— Vingt-et-un ans, madame.

— C’est l’âge idéal pour entrer au service d’une dame qui en a le double. Quelles sont tes qualifications?

— Je sais faire la cuisine, le ménage, la lessive, l’entretien du jardin et préparer le thé selon la méthode anglaise, madame.

— Excellent, excellent… Il se trouve que j’applique de façon stricte les méthodes de l’éducation anglaise, alors nous serons en pays connu. As-tu des références?

— J’ai été au service de la baronne de Rihenna-Fuutrh pendant plus d’un an ; elle se porte garante de ma loyauté et de ma docilité.

— Et comment t’appelles-tu, gamin?

— Je m’appellerai comme bon vous plaira, madame.

— Dans ce cas, je te nomme larbin – et je t’engage sur-le-champ.

« C’est triste de manquer à ce point d’imagination quand vient le temps de nommer mes jouets… », se dit beaucoup plus tard la comtesse de Cadente avant de se retirer dans ses appartements.

À demain pour un autre tercet obscène.

Si l’envie vous prend d’appuyer financièrement ce projet, n’hésitez surtout pas à le faire!

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