Tu plies ton pénis
En forme de hamburger 
Pendant le dîner. 

Les plus jeunes d’entre nous ne s’en souviennent probablement pas, mais il fut un temps, à la fin des années 90, où deux dudes australiens avaient un numéro d’humour (si on peut appeler ça ainsi) qui consistait à plier leur pénis pour qu’il ressemble à la tour Eiffel. Ces dits dudes ont eu un succès retentissant à travers le monde – dont au Québec, où ils ont été mis en vedette dans un gala du festival Juste pour Rire et ont passé à la télévision publique (en version censurée).

Le nom ce duo : Puppetry of the penis.

Le phénomène avait le mérite de s’attaquer à la façon dont est représenté le pénis dans l’inconscient collectif. Les contorsions opérées par les marionnettiste de la bite présentaient le pénis comme un organe humilié, torturé ou objet de ridicule et de moquerie. Le paradoxe est que le pénis était visible tout le long du spectacle, mais n’apparaissait que sous une forme déformée, le rendant méconnaissable en tant qu’organe sexuel. Ce pénis devenu spectacle non-érotique, où il n’est visible que pour pour être présenté en objet de dérision ou d’amusement venait toucher les angoisses concernant le rôle du pénis dans la construction de la masculinité. En résultait une déconstruction des représentations conventionnelles du phallus, liées au pouvoir, à la domination et à la violence. Puppetery of the penis, qui n’avait pour seule ambition de faire rigoler les foules, remettait en question ces idées préconçues sur le phallus et sa fonction en tant qu’objet de sexualité et symbole de pouvoir.

(Je ne sais pas pourquoi j’ai écrit le paragraphe qui précède au passé, parce que, croyez-le ou non, le spectacle roule encore – avec des marionnettistes différents.)

À demain pour un autre tercet obscène.

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