Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Six-cent-soixantième goutte

J’aime qu’on m’encule 
Au petit jour quand la mouille
Est encore chaude.

J’aime aussi qu’on lise mon nouveau livre et qu’on en parle. Car oui, j’ai un livre à promouvoir et il est à peu près temps que je le fasse.

Ça s’intitule Angélique de Montbrunc’est publié sous le nom de Félicité Angers et c’est une version pervertie et tordue d’Angéline de Montbrun de Laure Conan, le «premier roman psychologique canadien» (selon quelqu’un de hautement avisé). On y retrouve de l’érotisme, de l’anarchie, des hallucinations induites par les champignons magiques et beaucoup, beaucoup d’humour. Facile à voler à l’étalage, il fait un excellent cadeau de Festivus!

Je vous laisse avec un extrait, pour vous mettre en appétit:

Temps délicieux. Pour la première fois depuis la mort de papa, j’ai pris un bain de mer, en compagnie de mes sœurs.

Depuis mon deuil, je n’avais pas revu ma cabane de bains ni cet endroit paisible et sauvage où j’étais venue pour la dernière fois avec Mina. La crique a toujours son beau sable, ses coquillages, ses sinuosités, et sa ceinture de rochers à fleur d’eau. Mais la jolie butte qui abritait ma cabane s’en va rongée par les hautes mers. Un cèdre est déjà tombé, et les deux vigoureux sapins dont j’aimais voir l’ombre dans l’eau, minés par les vagues, penchent aussi vers la terre.

« C’est tellement beau, on se croirait au paradis », me dit Marie en posant sa tête contre mon épaule. Véronique, qui était derrière nous, ajouta : « Le paradis est ici, maintenant – et nulle part ailleurs. » Je pris alors le visage de Marie dans mes mains pour l’embrasser, nos lèvres et nos langues s’unirent avec tendresse. Derrière elle, Véronique lui caressa langoureusement les seins avant de les libérer en déboutonnant son maillot de bain. Je pus ainsi sucer ses mamelons, pendant que Véronique retirait son propre maillot et que Marie laissait choir le sien sur les galets.

Je me retrouvai vite à genoux sur la plage à lécher les cuisses de Marie. Tremblante, elle soupirait d’aise et j’enfouis mon nez dans sa motte en forme de cœur. Son sexe était semblable à la conque qu’on trouve sur la grève et j’en bus avec délice les sucs salins. Véronique s’occupait quant à elle de fouiller de sa langue le cul de Marie, qui gémissait de plaisir. De sa main, elle caressait mes cheveux et quand je levai les yeux, je vis son visage déformé par le plaisir. Ses jambes tremblèrent lorsqu’elle atteint le sommet de sa jouissance ; de son sexe s’écoula un généreux jet de pisse qui vint mouiller mon bonnet de bain.

Nous nous aimâmes sur la plage jusqu’au crépuscule, nues et innocentes comme au jardin d’Éden, nos corps entremêlés comme des algues, repues d’amour. Véronique a raison, il n’y a pas d’autre paradis que celui-ci.

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