Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Six-cent-quarante-septième goutte

C’est une évidence
Qu’un baiser peut provoquer
Un raz de marée.

L’effet papillon est l’idée que de petites choses peuvent avoir un impact non linéaire sur un système complexe. Ce concept est souvent imaginé comme un papillon battant des ailes et provoquant un typhon. Bien sûr, un seul geste ne peut pas provoquer un désastre naturel; toutefois, de petits événements peuvent servir de catalyseurs et modifier les conditions de départ.

Comme l’écrit John Gribbin dans Deep Simplicity, « certains systèmes […] sont très sensibles à leurs conditions de départ, de sorte qu’une différence minime dans la “poussée” initiale que vous leur donnez entraîne une grande différence dans leur évolution finale, et il y a une rétroaction, de sorte que ce que fait un système affecte son propre comportement ».

On s’entend généralement pour attribuer l’idée d’effet papillon à Edward Lorenz (1917-2008). Météorologue et mathématicien, Lorenz a combiné ces deux disciplines pour élaborer la théorie du chaos.En 1963, il avait suffisamment formulé ses idées pour publier un article primé intitulé Deterministic Nonperiodic Flow (écoulement déterministe non périodique) où il avance la théorie selon laquelle les modèles de prévision météorologique sont inexacts parce qu’il est impossible de connaître les conditions de départ précises et qu’un changement minime peut fausser les résultats. Lorenz a commencé à utiliser l’analogie du papillon pour rendre le concept compréhensible à un public non scientifique.

Marc Chagall – L’anniversaire (1915)

Évidemment, le raz de marée provoqué par un baiser dont parle mon senryū n’a probablement rien de météorologique. Je vous laisse deviner où il s’est produit 😉

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