Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Six-cent-quarante-troisième goutte

Ventre contre ventre
Clitoris entrechoqués
Orgasmes synchrones.  

Le tribadisme (atin tribas, tribadis, du grec τριβάς, τριβάδος, tribás, tribádos – frotter) est la pratique sexuelle où deux personnes munies d’une vulve les frottent l’une contre l’autre jusqu’à ce qu’orgasme s’en suive.

Jean-Jacques Lagrenée, Les deux amies (17..?)

Évidemment, la médecine qui s’institutionnalisait au 19e siècle était inquiète de la propagation de cette sale manie, comme le professeur Cesare Lombroso (1835-1909) qui écrivait en 1885 dans son article « Del tribadismo nei manicomi » (Du tribadisme dans les asiles d’aliénés):

« [Le tribadisme est] la dépravation sexuelle la plus fréquente et la plus infâme chez la femme, dans l’état de folie. […] à Pavie, je vis dix cas sur deux cents malades. Il suffit qu’une introduise ce vice pour que le mal fasse de rapides progrès. D’ordinaire ce sont les vieilles qui jouent le rôle d’homme. Tout ayant échoué, j’ai eu recours à la cautérisation du clitoris ; mais je n’obtint que des résultats temporaires, car après six jours les pratiques recommençaient. Le meilleur remède serait l’expulsion immédiate de la malade qui introduit ces manœuvres obscènes. »

Vous avouerez qu’il est préférable de se faire expulser de l’hôpital psychiatrique que de se faire cautériser le clitoris. Souhaitons que cette politique ait été adoptée à l’asile de Pavie.

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