Appropriation
Culturelle, voilà ce
Que sont ces senryūs.

Je suis une occidentale, donc j’ai tendance à agir en colonisatrice par rapport aux cultures du monde en les pillant pour mon propre profit – quitte à ce que l’art qui est produit à la fin de ce processus soit de moindre qualité que l’original.
Quand je me suis mise à écrire des senryūs, j’ai été immédiatement confrontée au fait que je dénaturais un art pluriséculaire, ne serait-ce parce que je les écris en français. Le japonais est une langue syllabaire: chaque mot est composé de syllabes bien décomposées qui se prononcent toujours (il n’existe pas de caractère muet comme en français). Il n’y a donc pas à apprendre de règles rythmiques particulières; si on sait lire le caractère, on peut facilement compter le nombre de pieds (ou «more») que compte un vers (ou «ku») japonais. En français, pour respecter la métrique imposée par le senryū, il faut tenir compte de la diérèse et de la synérèse des diphtongues – et non, je ne vais pas vous donner un cours à ce sujet, je vais me contenter de vous dire que c’est extrêmement chiant.
J’ai donc tenté dans cette série de respecter autant que je le pouvais tant la forme et l’esprit du senryū, mais j’avoue ne pas avoir toujours réussi. Je m’en excuse formellement à toustes les japonais·es en les priant de prendre mes petits poèmes comme un hommage sincère à la richesse de leur culture.

Cela dit, Mille gouttes opalines entre dès demain dans sa dernière année, puisque le millième senryū sera publié le 30 octobre 2025. Si le projet vous plaît et que vous avez envie de le supporter financièrement jusqu’à la toute fin, n’hésitez pas à m’envoyer des sous par carte bancaire ou sur Patreon. Je promets en échange de faire de l’appropriation culturelle «responsable».

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