Mouvements obscènes
Savamment exécutés
Pour te tourmenter.   

Déconstruisons aujourd’hui quelques idées reçues orientalistes au sujet de la danse du ventre.

Le Raqs Sharqi (aussi appelé baladi) est une danse classique qui a été développée au cours de la première moitié du xxe siècle en Égypte, mais ses origines lointaines remontent à 6 000 ans. Il s’agissait à l’origine d’une pratique pré-islamique célébrant la fertilité et la divinité féminine.

Le cliché voulant que le Raqs Sharqi était pratiqué dans les harems dans le but exprès de séduire les hommes est un fantasme concocté à la fin du XIXe siècle par des voyageurs occidentaux et perpétué par l’industrie cinématographique hollywoodienne. Les Européens et les Américains ne comprenaient tout simplement pas le vocabulaire gestuel de cette forme de danse et, à cette époque, les mouvements du torse étaient considérés comme immoraux en Occident. La véritable histoire de cette danse est en fait tout le contraire. Les femmes et les hommes étaient séparés à certaines périodes des sociétés traditionnelles du Moyen-Orient, de sorte que ce style de danse était souvent exécuté par des femmes pour d’autres femmes lors de rassemblements.

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le Raqs Sharqi n’est pas nécessairement un événement joué sur scène, mais il est pratiqué lors de réunions sociales à la maison et peut être présent lors de mariages et de célébrations d’anniversaires. Lorsqu’il s’agit d’un événement public, il s’agit généralement d’une représentation en direct lors d’un festival ou sur une scène devant une foule. Aujourd’hui, il est même présenté comme une forme d’exercice qui offre une séance d’aérobic tout en améliorant la souplesse et en renforçant le tronc.

Hollywood ayant créé et perpétué certains stéréotypes sur le raqs sharqi, on est souvent surpris d’apprendre qu’il existe des pratiquants masculins et que ce n’est pas un phénomène récent. Même si les représentations populaires du Raq Sharqi n’offrent qu’une image d’un certain type de corps le pratiquant, l’un des attraits du Raqs Sharqi est qu’il peut être pratiqué par des personnes de toutes formes et de toutes tailles. La communauté promeut activement une image inclusive des personnes capables d’exécuter cette danse et tous sont invité·es à l’essayer.

À demain pour un autre tercet obscène.

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