Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Six-cent-vingtième goutte

Menacée de viol
Sur un site de rencontres
Rite de passage.  

Selon les Nations unies, 73 % des femmes ont déjà été exposées à une forme de violence en ligne ou en ont fait l’expérience. Et selon une étude réalisée en 2022 par l’Institut australien de criminologie, trois utilisatrices sur quatre avaient été victimes d’abus ou de harcèlement en ligne lors de l’utilisation d’applications de rencontres. Il s’agit notamment d’abus par l’image et de messages injurieux et menaçants. Un autre tiers a été victime d’abus en personne ou hors application de la part de personnes rencontrées sur des applications.

Il y a fort à parier que ces chiffres s’appliquent aussi dans tous les pays où on utilise les applications de rencontre.

Illustration d’Alex Nabaum

Les expériences d’abus sur les apps sont fortement liées au genre et reflètent des schémas de marginalisation préexistants. Les personnes visées sont généralement des femmes et des personnes queer et transgenre, tandis que les abuseurs sont généralement des hommes. Les personnes handicapées, les autochtones, les personnes racisées ainsi que les personnes issues de l’immigration déclarent avoir été directement ciblées en raison de leurs différences perçues.

Que nous révèlent ces tendances ? Que les abus sur les applications ne sont pas nouveaux ou spécifiques aux technologies numériques. Ils reflètent des tendances de longue date dans les comportements hors ligne.

Les solutions à ces problèmes existent, mais les compagnies qui détiennent et opèrent les applications de rencontre tardent à les appliquer. Les survivantes d’abus et de violences liés aux applications affirment que ces dernières ont été lentes à réagir et n’ont pas offert de réponses significatives. Dans le passé, des utilisatrices ont signalé des comportements abusifs, mais n’ont été accueillies que par un chatbot. Par ailleurs, le fait de bloquer ou de signaler un utilisateur abusif ne réduit pas automatiquement la violence dans l’application. Cela laisse simplement l’agresseur libre de s’attaquer à quelqu’un d’autre.

À demain pour un autre tercet obscène.

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