Canyon du désert
Un sentier jusqu’au sommet
Finir toutes nues.   

Katie Lee, morte en 2017 à l’âge de 98 ans, était une actrice et une chanteuse folk pionnière de l’environnementalisme qui s’était donné comme mission d’empêcher la destruction de la beauté spectaculaire de Glen Canyon au profit d’un barrage sur le fleuve Colorado. «Les rivières sont l’élément vital de notre planète et elles doivent couler», racontait-elle encore dans Kickass Katie Lee, un documentaire à son sujet.

Katie Lee s’est jointe à des défenseurs de l’environnement comme David Brower, directeur exécutif du Sierra Club, et l’écrivain Edward Abbey pour tenter d’arrêter la construction du barrage de Glen Canyon, haut de 710 pieds, dans le nord de l’Arizona, qui a été inauguré en 1963. Elle s’est jointe au chœur des écologistes qui, depuis lors, réclament la restauration du canyon.

Le seul obstacle qui l’empêchait de faire sauter le barrage, disait-elle, était qu’elle ne savait pas comment s’y prendre. Faut de mieux, elle décida d’attirer l’attention du public en escaladant le canyon nue.

Hélas, superposer la beauté humaine à la beauté naturelle n’a pas eu pour conséquence de stopper les travaux. Ce qui démontre encore une fois que le capitalisme est sans contredit le culte morbide de la laideur et de la destruction.

(Et qui’il arrive hélas aussi à tout récupérer.)

À demain pour un autre tercet obscène.

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