« C’est ton cerveau qui
Me fait bander », dit-il en
Reluquant mon cul.  

Désolée de revenir encore sur le sujet de la sapiosexualité, mais l’idée qu’on puisse être excité·e sexuellement uniquement à cause de l’intelligence perçue de notre partenaire potentiel ne me rentre décidément pas dans la tête.

Ça me fait penser à un vieil article du Daily Beast intitulé Être prétentieux·use n’est pas une orientation sexuelle que j’avais beaucoup aimé à l’époque – probablement parce qu’il flattait mes préjugés. Je vous en traduit des extraits choisis:

L’American Psychological Association (APA) définit l’orientation sexuelle comme «un modèle durable d’attirance émotionnelle, romantique et/ou sexuelle envers les hommes, les femmes ou les deux sexes». Ces schémas d’attirance sont interculturels, existent sur un «continuum» et peuvent donner lieu à un «sentiment d’identité ou de communauté».

Dans tous les sens scientifiques et sociologiques du terme, la sapiosexualité n’est pas une orientation sexuelle. Une personne qui aime les écrivains n’est pas un scribosexuel, une personne qui aime les avocats n’est pas un jurosexuel, et une personne qui proclame haut et fort qu’elle ne sort qu’avec des gens intelligents est peut-être dangereusement imbue de sa personne, mais ce n’est pas un «sapiosexuel».

[…]

La sapiosexualité ne décrit pas le(s) genre(s) vers lequel (lesquels) vous êtes attiré(e) et ne constitue pas non plus la base d’une communauté significative – à moins qu’il ne s’agisse d’un groupe Facebook qui publie de nombreux mèmes de grammaire.

Au lieu de cela, le terme « sapiosexuel » semble circuler principalement comme une couche de prétention au-dessus d’une identité sexuelle plus traditionnelle. Il s’agit d’une orientation sexuelle pour les personnes qui pensent qu’elles sont trop intelligentes pour avoir une orientation sexuelle.

[…]

Au pire, le terme « sapiosexuel » renforce les notions traditionnelles préjudiciables de ce que signifie être intelligent, à une époque où la défense de la neurodiversité est en train de s’imposer au grand public.

[…]

Nous n’avons pas besoin d’un mot spécial – en particulier d’un mot inspiré des étiquettes d’identité des minorités comme homosexuel et bisexuel pour décrire une facette tout à fait normative de l’attirance humaine. Dans le monde moderne, s’identifier comme sapiosexuel a à peu près autant d’utilité sémantique que d’affirmer que l’on est gentil-sexuel, fiable-sexuel ou riche-sexuel.

Si vous n’êtes pas d’accord avec moi, je vous encourage à venir me dénoncer vertement dans le commentaires. Je vous assure que je vais aimer ça, je suis commentairesexuelle.

À demain pour un autre tercet obscène.

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