Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Cinq-cent-quarante-neuvième goutte

Il se dit cultiste
Membre d’une secte qui
Ne baise qu’en cul.

Vous vous demandez si ça existe? Évidemment que ça existe – ou du moins, ça a déjà existé et ça s’appelait The Church of Euthanasia (L’Église de l’Euthanasie). Je suis tentée d’employer des verbes au passé, parce que leur site web fait vraiment web 1.0.

L’Église de l’Euthanasie (CoE) est une religion – ou une performance artistique dadaïste – et une organisation militante antinataliste fondée par Chris Korda et Robert Kimberk à Boston, Massachusetts, en 1992. Comme indiqué sur son site internet retro-chic, il s’agit d’une «fondation éducative à but non lucratif consacrée au rétablissement de l’équilibre entre les humains et les espèces restantes sur Terre». Ses membres affirment que cela ne peut devenir réalité que par une réduction massive et volontaire de la population, qui dépendra d’un saut de la conscience humaine vers la conscience de l’espèce.

Le slogan le plus populaire de l’Église est « Sauvez la planète, tuez-vous » et son idéologie fondatrice tient en un commandement, «Tu ne procréeras pas». Conséquemment, sa doctrine repose sur quatre piliers: le suicide (« facultatif mais encouragé »), l’avortement, le cannibalisme («obligatoire si vous tenez à manger de la viande», mais «seulement si quelqu’un est déjà mort») et – bien entendu, parce que c’est le lien avec le senryū du jour – la sodomie, que l’Église de l’Euthanasie définit comme « tout acte sexuel non destiné à la procréation».

Toujours selon leur site web digne de Geocities, l’Église insiste sur la réduction de la population par des moyens volontaires uniquement et rejette le meurtre et l’eugénisme comme moyens d’y parvenir.

L’Église a connu son heure de gloire de la façon habituelle pendant les années 90: en passant au show de Jerry Springer. Allez voir ça, c’est le théâtre de l’absurde et celui de la cruauté amalgamés ensemble dans un format compact et pratique.

À demain pour un autre tercet obscène.

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