Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Cinq-cent-trente-quatrième goutte

Mystérieuse et
Aussi immorale que
L’art de Clovis Trouille. 

Clovis Trouille est né en 1889 à La Fère, en Picardie. De 1905 à 1910, il étudie à l’École des Beaux-Arts d’Amiens et, en 1907, son tableau La jeune fille blonde remporte le premier prix des Beaux-Arts d’Amiens. Parallèlement à la peinture, Trouille étudie la mode et la publicité et travaille comme styliste chez Draeger. Ses expériences sur le front pendant la Première Guerre mondiale lui ont donné pour la vie une haine de l’armée et ont fait de lui un anarchiste.

Oh ! Calcutta ! Calcutta ! (1946)

Trouille expose régulièrement ses œuvres dans des foires et de petites expositions indépendantes, mais ne réalise que peu de ventes. Il travaille alors dans un grand magasin parisien où il restaure et décore les mannequins. Trouille a toujours voulu rester indépendant des grandes galeries. En 1947, il rompt avec la tradition et participe à l’Exposition internationale du surréalisme organisée par André Breton et Marcel Duchamp à la galerie Maeght à Paris, mais il faudra attendre douze ans avant qu’il ne participe à une autre grande exposition, l’Exposition Eros internationale surréaliste à la galerie Daniel Cordier à Paris.

Le magicien (1944–1962)

Presque toute sa vie, il n’a peint que pendant son temps libre et sa production totale n’a été que d’une centaine de tableaux. Il les a souvent retravaillées, souvent pendant des décennies, de sorte qu’il est très difficile de dater de nombreux tableaux de Trouille.

Bien que Trouille n’ait pas donné suite à l’offre d’exposition de Breton, certaines de ses peintures des années 1930 sont de style surréaliste. La plainte des vampires de 1933 et La Gloire de 1937. La Gloire, comme Le Souvenir, témoigne de ses fortes convictions anti-guerre. Lorsqu’elle fut exposée à l’exposition surréaliste de 1947, Breton écrivit cette note : « À mon cher ami Clovis Trouille qui peint avec des charbons ardents ». Il ne fera toutefois jamais officiellement partie du groupe surréaliste, aimant à dire « Je n’adhère qu’à moi-même ».

Religieuse italienne fumant la cigarette (1944)

Dans les années 1940 et 1950, Trouille semble avoir décidé de se concentrer sur la satire de la religion et produit une série de peintures anticléricales irrévérencieuses, généralement teintées d’érotisme, voire de pornographie. Ainsi, Une religieuse italienne fumant une cigarette en 1944.

Le palais des merveilles (1907-1927)

Il n’était pas entièrement occupé à se moquer de la religion organisée et a créé quelques tableaux intéressants tels que Le rêve d’Alice, mais il est peut-être mieux connu aujourd’hui pour son nu allongé montré de dos intitulé Oh ! Calcutta, Calcutta ! créé en 1946. Une vingtaine d’années plus tard, ce titre a été choisi pour la célèbre et controversée revue musicale de Kenneth Tynan en 1969.

L’immaculée conception (sans date)

Clovis Trouille est peu connu car il ne recherchait pas la gloire. Il ne voulait pas vendre ses toiles. Lorsqu’il consentait à s’en séparer, il souhaitait parfois les récupérer afin d’y ajouter des détails : un personnage, des objets, ou simplement un grain de beauté.

À demain pour un autre tercet obscène.

Si l’envie vous prend d’appuyer financièrement ce projet, n’hésitez surtout pas à le faire!

Une réponse à « Cinq-cent-trente-quatrième goutte »

  1. Avatar de Deux-cent-trente-troisième goutte – Mille gouttes opalines

    […] reparlera de Clovis Trouille plus longuement dans la cinq-cent-trente-quatrième goutte, ne vous inquiétez […]

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