Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Quatre-cent-cinquante-quatrième goutte

Tes fantasmes sont
Habités par les potences
Et les guillotines.

Les enfants, je vous parle aujourd’hui d’érotophonophilie – du fantasme sexuel du meurtre et des exécutions. Alors si c’est quelque chose d’insoutenable pour vous, effacez tout de suite ce email, on se reverra demain pour quelque chose de moins horrible.

Pour celleux qui ont l’estomac mieux accroché – ou si vous êtes mort·e à l’intérieur – libre à vous d’aller lire ce qui se trouve après la photo de chat.

Tout d’abord, un autre avertissement. L’érotophonophilie est l’excitation sexuelle liée au fait de tuer quelqu’un, d’abord dans l’imaginaire et les fantasmes et, dans une minorité (effroyable) de cas, dans la réalité.

Une grande partie du kink et du BDSM concerne le jeu de pouvoir et la dynamique du pouvoir et de nombreux scénarios sexuels très excitants impliquent de dominer quelqu’un – de manière consensuelle et dans le respect de ses limites, de sa santé et de sa sécurité. On est dans ce contexte loin des personnes qui sont excitées à l’idée de tuer. Les personnes qui ont ce fétiche sont potentiellement dangereuses et ont besoin d’aide. Rappelez-vous : avoir un fétiche est une chose, passer à l’acte en est une autre.

Nos fantasmes, notre imagination, peuvent nous emmener dans des endroits sombres et éthiquement compromettants. La frontière entre le désir érotique et les troubles mentaux fait l’objet de nombreuses discussions. Si vous vous rendez compte que le meurtre vous excite, parlez-en à quelqu’un. Les thérapeutes existent pour nous aider à rester en bonne santé.

(Ouf.)

Maintenant que les choses ont été tirées au clair, laissez-moi vous parler de Dolcett.

Pour vous donner une idée du style de Dolcett. Ne googlez pas.

Il s’agit du pseudonyme d’un dessinateur de bande dessinée canadien qui faisait partie d’un réseau d’amateurs de pornographie extrêmement violente aux États-Unis dans les années 1980, qui se sont rencontrés par écrit et parfois en personne par le biais de diverses revues BDSM. Dolcett s’est fait connaître sur Internet avec ses œuvres dans les années 1990, lorsque certaines personnes ont scanné ses images et les ont publiées dans des groupes Usenet.

A partir de 1997, les histoires de Dolcett ont été rassemblées par une femme nommée Karyn et exposées sur un site web. Dolcett a pris contact avec Karyn, lui a donné du matériel jusqu’alors inédit et a également dessiné deux nouvelles histoires et divers nouveaux tableaux individuels avec ses fantasmes.

Ces images mettent en scène une ou plusieurs femmes qui sont tuées soit à leur propre demande, soit par la force. Elles sont alors empalées et grillées, décapitées, pendues ou abattues. Dans une grande partie de ses histoires, les femmes sont ensuite mangées. Les représentations à connotation clairement sexuelle – l’acte sexuel est souvent accompli avec les femmes avant, pendant ou après leur mise à mort – incluent également l’inceste père-fille entre adultes et, plus rarement, des mises à mort de très jeunes femmes. La plupart des personnages principaux masculins et féminins de la plupart des histoires sont des personnes réelles que Dolcett a voulu dépeindre comme l’expression de ses fantasmes sexuels extrêmes.

Bref: on peut difficilement faire plus malsain. Et misogyne, han.

Depuis, le mot «Dolcett» a fini par devenir un dog whistle pour qualifier toute forme de production pornographique érotophonophile, en particulier le cannibalisme.

Non, je ne vous reliferai pas les liens. Allez-voir ça si ça vous intéresse, moi je vous quitte, je dois aller vomir.

À demain pour un autre tercet obscène.

Si l’envie vous prend d’appuyer financièrement ce projet, n’hésitez surtout pas à le faire!

Vous désabonner

Participez à la discussion !

En savoir plus sur Mille gouttes opalines

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture