Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Quatre-cent-deuxième goutte

Un fan d’Yves Klein
M’a enduite d’IKB
Pour faire un tableau.

Bleu, bleu, l’amour est bleu.

En 1957, le peintre Klein entre dans son époque bleue ; cette année-là, une double exposition de ses œuvres est organisée à la Galerie Iris Clert et à la Galerie Colette Allendy, toutes deux à Paris. L’année suivante, il vide la galerie Iris Clert, repeint les murs en blanc et présente le vide de l’espace comme une œuvre d’art dans l’exposition conceptuelle intitulée Le vide. Klein commence ensuite à utiliser des modèles nus comme «pinceaux vivants», les recouvrant de peinture et leur apprenant à presser et à faire glisser leur corps sur le papier et la toile.

Ces œuvres, appelées Anthropométries, enregistrent les impressions gestuelles et l’énergie physique du corps. Toujours en 1957, Klein entreprend un projet de décoration du hall d’entrée du nouvel opéra de Gelsenkirchen, en Allemagne de l’Ouest. Il signe le premier manifeste du groupe des Nouveaux Réalistes (1960-63), rédigé en 1960 par le critique Pierre Restany.

En 1960, Klein fait breveter l’International Klein Blue (IKB), une couleur de peinture qu’il a créée avec l’aide d’un détaillant en produits chimiques. Klein a eu l’idée de développer l’IKB après avoir cherché une nuance de bleu qui permettrait d’ouvrir le vide infini de l’espace et d’éradiquer la division entre la terre et le ciel. L’IKB, à forte teneur en outremer, utilise un support transparent et incolore (contrairement aux liants traditionnels, qui ont un effet ternissant) pour suspendre un pigment pur et sec, tout en conservant l’intensité originale du pigment.

Anecdote personnelle: j’étais à l’université et, anxieuse et atteinte des premiers symptômes de ce qui allait plus tard devenir une phobie sociale débilitante, j’avais la sale manie de mâchouiller nerveusement mes stylos Bic. Un jour, pendant un cours, un de ces stylos a percé et je me suis retrouvée la bouche et les joues barbouillées d’encre bleue. Un ami, voulant probablement dédramatiser l’événement, m’a dit: «on croirait que tu as fait un blow job à Yves Klein» et ce n’est que le lendemain que j’ai compris ce qu’il voulait dire, grâce à la magie de ma connexion internet par ligne téléphonique.

Fin de l’anecdote, allez en paix.

À demain pour un autre tercet obscène.

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