Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Trois-cent-soixante-dix-neuvième goutte

Dans son Livre blanc
Cocteau dit vouloir qu’on l’aime
Pas qu’on le tolère.

En 1930, Jean Cocteau (188-1963) réalise dix-huit dessins pour la deuxième édition du Livre blanc, un récit érotique publié anonymement en 31 exemplaire deux ans auparavant. Il en écrit également la préface: « On a dit que Le Livre blanc était mon œuvre» – et il ne s’en défend pas.

Cocteau se contente de dire que l’auteur semble connaître son roman Le Grand Écart et qu’il apprécie son œuvre. Et malgré tout le bien que Cocteau pourrait dire de ce livre – «serait-il même de moi» – il n’y associerait pas son nom, car il s’agit d’une autobiographie et la sienne serait sans aucun doute encore plus singulière. Bref, il se contorsionne pour en être l’auteur tout en ne l’étant pas. Le livre est écrit à une époque où le modèle social hétérosexuel domine et où une obligation au silence s’impose à ceux qui s’en écartent.

Dans le Livre blanc, le narrateur aborde son attirance sexuelle pour un lycéen, Dargelos (éphèbe «à la virilité très au-dessus de la moyenne» qu’on retrouve dans Les Enfants terribles) et ses sentiments pour les garçons qu’il a aimés, notamment, à mots couverts, sa relation avec Jean Desbordes.

Le récit se termine par la fameuse phrase : « Mais je n’accepte pas qu’on me tolère. Cela blesse mon amour de l’amour et de la liberté ».

À demain pour un autre tercet obscène.

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