La galanterie :
Le sourire hypocrite
Du patriarcat. 

Ou alors, c’est la fausse politesse d’une personne en position de domination sociale envers une personne en position de soumission.

La galanterie n’est pas apparue comme ça, spontanément: elle a une longue histoire qui remonte au xviie siècle et qui est intimement liée à l’oppression patriarcale subie par les femmes. Vous connaissez les codes: l’homme paye l’addition au restaurant, qui ouvre la porte à la dame et la fait passer la dame avant, qui l’aide à mettre son manteau, qui tire sa chaise avant qu’elle s’assoie et ainsi de suite.

Ces gestes considérés comme galants sont la plupart du temps infantilisants. À moins d’être en situation de handicap, les femmes sont parfaitement capables d’ouvrir seules une porte, de mettre un manteau ou de se servir seules d’une chaise. Pourquoi donc le faire à leur place? Parce que longtemps, les femmes étaient maintenues dans un état de mineures perpétuelles; la galanterie était donc le côté souriant de cette infantilisation.

L’autre gros problème de la galanterie, c’est qu’elle est souvent intéressée. Elle rend les femmes redevables des gentillesses qu’on leur a faites, qui se sentent forcée de payer la note par un rapport sexuel. Ce n’est évidemment pas toujours le cas, mais c’est fréquent et malsain.

Ces attitudes sont aussi sexistes dans le sens où un homme ne ferait pas ces gestes à l’encontre d’un autre homme. Voilà pourquoi il serait bon de substituer définitivement la courtoisie à la galanterie. Là où la galanterie prend les femmes pour des créatures douces et fragiles, la courtoisie est une forme de bienveillance sociale qui ne s’applique pas à un genre en particulier.

Le sexisme n’est pas toujours ouvertement hostile. Il est très souvent discret, et tellement intégré dans nos mœurs qu’on n’y fait plus attention. Dans le cas de la galanterie, on parle carrément de sexisme bienveillant – mais ça reste du sexisme quand même.

MORALITÉ: soyez donc courtois les un·es avec les autres et tout le monde s’en portera mieux.

À demain pour un autre tercet obscène.

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