Dans un tout-inclus
Toujours un salaud qui pense
Que tout est inclus.

Ne me demandez pas des conseils de voyage. Je déteste le tourisme, cette industrie aux relents de colonialisme qui alimente le secteur aérien, un des plus gros contributeurs aux changements climatiques. Si c’est quelque chose qui vous branche, tant mieux pour vous, mais soyez conscient·es que votre petite escapade au soleil est loin d’être innocente; vous allez carrément passez des vacances dans la misère de quelqu’un d’autre.

Et quand je parle de misère, je parle aussi de misère sexuelle. Les stations balnéaires en formule tout-inclus sont très souvent l’occasion pour le touriste et la touriste occidental·e de jeter sa gourme et de vivre des fantasmes exotiques avec les employé·es et résident·es locaux·ales, dans des relations qui ne peuvent être autrement qu’inégalitaires. Vous avez remarqué l’abondance de points médians dans la phrase qui précède; c’est parce que le phénomène ne se limite pas aux hommes. Je vous invite à lire cette étude de 2011 intitulée Transnational tourists consuming hyper-masculinity in the Dominican Republic: ‘All inclusive’? où l’auteure a étudié les tout-compris de Punta Cana comme site d’exploration ethnographique des interactions entre les touristes transnationaux et les travailleurs locaux – plus précisément, les relations de genre entre les jeunes femmes touristes et les hommes dominicains. Elle y a constaté que plusieurs femmes se rendent dans ces stations balnéaires pour consommer le fantasme racialisé de l’hypermasculinité latine; l’homme dominicain est alors inclus dans le tout-inclus, il fait partie de l’expérience-vacances comme l’hébergement, le paysage, les repas, l’alcool et les divertissements.

À demain pour un autre tercet obscène.
Si l’envie vous prend d’appuyer financièrement ce projet, n’hésitez surtout pas à le faire!


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