Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Trois-cent-quarante-quatrième goutte

Je veux qu’après moi
Plus personne n’ose écrire
De senryūs obscènes.

Ou du moins, que tout le monde ait besoin d’une pause – une très longue pause.

Si toutefois vous n’en avez jamais assez, je vous suggère d’aller lire la série de senryūs que j’ai écrite pour La comtesse de Cadenteun projet à moi où chaque épisode met en scène une pratique BDSM et est soumis à une contrainte littéraire.

La comtesse de Cadente soumet son larbin au supplice du bukkake

Comme d’habitude
La comtesse de Cadente
Sortit à six heures.

Elle est revenue
Au manoir accompagnée
D’hommes bien membrés.

Ces dix-huit gaillards
Étaient bien décidés de
Vider leur prostate.

Larbin attendait
La comtesse de Cadente
Nu dans le donjon.

On l’a ligoté
Et installé à genoux
Sur le plancher froid.

Puis dans la pénombre
Les mecs se sont approchés
Et l’ont encerclé.

Vêtus d’un marcel
Bottes de cuir noir aux pieds
Et bite à la main.

Ils ont tour à tour
Tartiné avec leur sperme
Les joues de larbin.

Il flottait dans l’air
Le parfum aigre et musqué
Des couilles vidées.

Larbin quant à lui
Jouissait de cette exquise
Humiliation.

Quand ce fut fini
Les dix-neuf mecs sont partis
Au karaoké.

La soirée fut donc
D’abord arrosée au foutre
Ensuite au saké.

Quant à la comtesse
Elle se retira dans
Ses appartements.

Vous allez me dire qu’une série de senryūs, ça ne se fait vraiment pas, que chaque poème doit se suffir à lui-même et vous aurez parfaitement raison. Voilà pourquoi je vous en soumets un dernier, qui résume tous les autres:

Sortie, revenue,
Elle enduit larbin de sperme
Puis part se coucher.

À demain pour un autre tercet obscène.

Si l’envie vous prend d’appuyer financièrement ce projet, n’hésitez surtout pas à le faire!

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