Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Trois-cent-deuxième goutte

Ne dites pas que
Louise Labé n’a pas
Écrit ses sonnets. 

… parce que j’aime trop l’idée d’une femme de la renaissance libre de son corps et de son esprit. C’est la thèse de Mireille Huchon, professeure à l’université Paris-Sorbonne, que l’œuvre de Louise Labé est une supercherie littéraire montée par les poètes de la Pléiade (qui étaient tous des hommes).

Pourquoi faudrait-il que toutes mes héroïnes soient en réalité des hommes? Dans le cas de Louise Labé, préfère encore l’aveuglement en relisant ses magnifiques sonnets.

Baise m’encor, rebaise-moi et baise ;
Donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux :
Je t’en rendrai quatre plus chauds que braise.

Las ! te plains-tu ? Çà, que ce mal j’apaise,
En t’en donnant dix autres doucereux.
Ainsi, mêlant nos baisers tant heureux,
Jouissons-nous l’un de l’autre à notre aise.

Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m’Amour penser quelque folie :

Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement
Si hors de moi ne fais quelque saillie.

À mon avis, c’est comme ces hurluberlus qui ne peuvent pas croire que des gens à la peau brune aient pu construire de l’architecture monumentale et mettent ça sur le dos des extra-terrestres. La poésie de Louise Labé est trop sublime? C’est sûr que c’est un homme qui l’a écrite, han. Shiiish.

À demain pour un autre tercet obscène.

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