Je n’étoufferai
Pas mes désirs pour que votre
Morale soit sauve.

À ce sujet, voici un poème de mon recueil de poésie au gaz lacrymogène intitulé Sirventès, qui sera publié incessamment (du moins, je l’espère).
Sirventès du désir
Je ne suis qu’abandon
Mon corps est traversé par le désir
Création sans finalité
J’éclate en une infinité de formes
En un mot, en un cri
J’accouche de l’univers
Je suis séduction et plaisir
Je suis vivante
Donc il n’y a rien en moi
Qui ne soit pas beau
Chaque jour je deviens un peu plus
Ce que je suis :
Pleine, dense, fuyante
Façonnée par le désir
Qui n’est ni manque, ni privation
Mais construction, création
Surabondance de possibles
De devenirs
Le désir réorganise le monde
Et les êtres à sa guise
Si on le laisse fuir librement
Si vous vous abandonnez au désir
Rien en vous ne sera repoussant
Ridicule, médiocre ou laid
La laideur est créée par la morale
Et la laideur, comme la morale
N’est qu’illusion
Une limite imposée par un regard malade
Perverti par l’instinct grégaire
Par le ressentiment
Par l’étouffement du désir
Vous êtes beaux
Vous êtes belles
Même vos pensées les plus atroces
Les plus basses, les plus criminelles
Sont splendides si vous les laissez battre
Au pouls de l’univers
Toutes vos émotions sont sublimes
Quand elles s’abandonnent au désir :
Ô magnifique jalousie !
Ô puissante colère !
Ô délicieuse luxure !
Ô merveilleuse tristesse !
Laissez-vous traverser par le désir
Laissez-le transfigurer votre corps
Laissez-le métamorphoser votre esprit
Il vous fera bâtir de folles cathédrales
De chair humide jusqu’à l’aurore
Il vous fera baiser le sexe de l’infini
Lécher les lèvres sombres du réel
Il vous fera tracer des sentiers déments
Entre les griffes crispées du pouvoir
Il vous fera basculer enfin et pour de bon
Dans le règne incandescent des vivants

À demain pour un autre tercet obscène.
Si l’envie vous prend d’appuyer financièrement ce projet, n’hésitez surtout pas à le faire!


Participez à la discussion !