Mes inhibitions
M’ont toujours très bien servie
Alors je les garde.

Ce qui m’a toujours fait rire (ou pleurer, c’est selon) dans le discours des adeptes (la plupart du temps des hommes) de la libération sexuelle des années soixante et soixante-dix, c’est leur critique constante des inhibitions. Les personnes qui avaient des inhibitions et des turn-offs étaient présentées comme petites-bourgeoises, victimes de leur éducation et de leurs préjugés – et qu’il fallait, au nom de la libération collective, se débarrasser de toutes nos inhibitions, se «déniaiser» et arrêter d’être des pimbêches, des mal baisées et des stuck ups.

Or, s’il y a quelque chose qui est utile à la préservation de soi, c’est bien l’inhibition – si on définit ce mot dans le sens freudien de d’auto-répression d’une pulsion sexuelle. Il y a des tas de pulsions qui ne sont pas libératrices du tout, qui peuvent faire mal à autrui et qui peuvent servir d’outil de domination sociale – le viol et l’agression sexuelle, de toute évidence.
En vérité, toute pulsion sexuelle n’est pas bonne à libérer. Mieux: se défaire de ses inhibitions ne devrait jamais être quelque chose qu’on fait pour les autres, pour un mari ou un·e partenaire sexuel·le. On devrait le faire uniquement pour soi, lorsqu’on regrette d’avoir ces freins à nos désirs. Pas pour satisfaire des exigences de libération bidon imposées par des personnes pas toujours très respectueuses du consentement. My two cents.

À demain pour un autre tercet obscène.
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