Au lieu de m’offrir
Un bouquet tu peux me faire
La feuille de rose.

Puisque je sais bien que je ne vais pas vous apprendre à vous que la feuille de rose est un euphémisme pour l’anulingus, parlons d’un de mes curiosa préférés.
En 1875, Guy de Maupassant faisait jouer une pièce intitulée À la feuille de rose, maison turque. Le texte n’a été publié pour la première fois qu’en 1945.

Un jeune couple, nouvellement marié, vient de sa province à Paris pour passer sa nuit de noces. Cherchant un hôtel, il se trouve hébergé sans le savoir dans une maison close. La pièce commence avec un séminariste lavant des capotes. On assiste ensuite au défilé des pensionnaires et des habitués, instituant une sorte de guignol obscène. Les jeunes gens passeront de l’un à l’autre, du simple débauché au perverti. les personnages les plus curieux, qui annoncent certains héros de Beckett ou de Ionesco, sont un vidangeur qui se partage entre les débordements des cabinets et les exigences du sexe et un bossu assez vicieux. La jeune épouse, au cours d’une nuit de débauche, découvre ainsi des plaisirs insoupçonnés.
Sur scène, Maupassant joua lui-même une fille de joie, Octave Mirbeau le mari, et tous les rôles – masculins et féminins – furent interprétés par des hommes déguisés. La représentation fut donnée devant un public prestigieux, composé entre autres de Flaubert, Zola, Huysmans, Tourgueniev, Goncourt.
On en a fait en France une adaptation libre et (très) softcore pour la télévision en 1986.

À demain pour un autre tercet obscène.
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