Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Deux-cent-unième goutte

Couchée sur le ventre
L’amour contre-nature est
Presque naturel.

Je vous demande pardon, c’est plus fort que moi: je vais encore vous parler de Pierre Louÿs. J’entretiens une relation amour-haine passionnée avec ce salopard que je tiens pour le plus grand écrivain érotique de tous les temps. Son influence sur moi fut immense, même si son obsession pour les mineures est flagrante et qu’il était sans aucun doute pédophile. Je sais, c’est horrible, je suis tout à fait de votre avis. Le problème, c’est son fucking style et son humour. Les grands écrivains font chier et Pierre Louÿs me fait particulièrement chier, parce que je n’arrive pas à le querisser à la poubelle comme il le mérite.

Cette mise au point étant faite, parlons du Manuel de Gomorrhe.

Plusieurs des «photographies prises par l’auteur» sont celles de Marie de Heredia, sa maîtresse, sa belle-sœur et la mère de son fils.

Ce texte érotique inachevé et posthume fut publié pour la première fois en 1991 et avait l’ambition d’être le guide complète de la sodomie féminine. Louÿs était politiquement plutôt réactionnaire (il était du côté des nationalistes et des antisémites pendant l’affaire Dreyfus) et homophobe en ce qui concerne les relations entre hommes; il considérait toutefois le lesbianisme comme le sommet de la sexualité humaine et l’apex de la beauté et de l’esthétisme. Voilà pourquoi ce n’étaient que les relations anales hétérosexuelles ou entre femmes qui l’intéressaient.

La première partie du Manuel se présente ainsi sous la forme d’une encyclopédie de la sodomie dont l’ensemble achevé aurait comporté plusieurs parties : Anatomie et physiologie, Historique, Ethnographie, Portraits, Les Causes, Ages, Conclusion. Si Louÿs a bien établi le plan d’ensemble, de nombreuses rubriques sont restées vides ou inachevées.

Le texte montre la fascination que Louÿs éprouvait pour le sexe anal – ainsi que ça passion pour la classification, les encyclopédie et la lexicographie.

Le salopard.

À demain pour un autre tercet obscène.

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