Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Cent-quarante-sixième goutte

Tribu de tribades
Vivant le cul à l’air pour
Constamment s’aimer. 

À la mort de Pierre Louÿs, en 1925, on trouvera près de 40 kilos de manuscrits érotiques et de carnets où il énumère et commente ses conquêtes. Une bonne partie sera dispersée et perdue par sa femme et son secrétaire particulier. Il était un écrivain reconnu et c’est seulement à titre posthume et en faibles tirages, souvent clandestins, que sortiront ces livres érotiques et pornographiques.

Dans cette montagne de manuscrits fut trouvé L’Ile aux dames,un ensemble de textes et notes qui devaient servir à la rédaction d’un roman, on imagine qu’il fut écrit entre 1911 et 1914. Il s’agit de la seule incursion de Louÿs dans le genre utopique. à la façon d’un guide historique et touristique un territoire imaginaire, l’île aux dames, situé au large du Cap-Vert. Depuis sa découverte en 1623 l’île est totalement consacrée et gouvernée par la sexualité féminine. Louÿs présente l’histoire, la géographie (avec même une carte de l’île triangulaire…), la législation et les mœurs de cette île hors du commun. Mais ce sont bien des femmes qui dirigent cette communauté de plaisirs et la constitution interdit « sous peine de vie d’enlever ou violer femme ou fille ».

Au hasard des pages, on trouve par exemple des listes de noms des villages, les positions amoureuses les plus fréquemment visibles dans les rues, des exemples de petites annonces, les us des « parcs à foutre », la mode, et les habitudes de la cour gouvernée par une reine de 33 ans et son « harem d’amants et de maîtresses ».

Après la présentation très détaillée des habitudes sociales de l’île, le texte suit Fernande, une Française qui vient habiter dans l’île et s’adapte (rapidement) aux mœurs indigènes.

À demain pour un autre tercet obscène.

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