Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Cent-neuvième goutte

Coït en douceur
La bougie vacille sur
La table de nuit.

Vous avez sûrement chanté Au clair de la lune dans votre enfance:

Au clair de la lune, mon ami Pierrot
Prête-moi ta plume, pour écrire un mot.
Ma chandelle est morte, je n'ai plus de feu.
Ouvre-moi ta porte, pour l'amour de Dieu.

Au clair de la lune, Pierrot répondit :
Je n'ai pas de plume, je suis dans mon lit.
Va chez la voisine, je crois qu'elle y est
Car dans sa cuisine, on bat le briquet.

Savez-vous toutefois que «battre le briquet» est un euphémisme pour «avoir une relation sexuelle»? Le sens graveleux de cette chanson se confirme lorsqu’on regarde les couplets suivants de la chanson, qui sont moins connus:

Au clair de la lune, l'aimable lubin
Frappe chez la brune, elle répond soudain
Qui frappe de la sorte ?, il dit à son tour
Ouvrez votre porte pour le Dieu d'Amour.

Au clair de la lune, on n'y voit qu'un peu
On chercha la plume, on chercha du feu
En cherchant d'la sorte je n'sais c'qu'on trouva
Mais je sais qu'la porte sur eux se ferma.

À travers des termes comme « lubin » (moine dépravé), «chandelle» (symbole phallique), «plume» (peut désigner un lit aussi bien qu’une fellation) et le «dieu d’amour», les paroles ont des sous-entendus sexuels évidents. Ainsi, rallumer le feu (l’ardeur) lorsque la chandelle est morte (le pénis au repos) en allant voir la voisine qui « bat le briquet » peut être interprété de façon lubrique.

C’est fou ce qu’on fait chanter aux enfants, n’est-ce pas?

À demain pour un autre tercet obscène.

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