Mille gouttes opalines

Un senryū érotique chaque matin, pendant mille jours

Quatre-vingtième goutte

Torturée encore
Par le démon de la chair
À quatre-vingts ans.

Tous les octogénaires ne sont pas en état de se livrer aux plaisirs de la chair: après 85 ans, on compte environ une femme sur dix et un quart des hommes qui sont sexuellement actifs.

Dans une étude publiée par le Centre international sur la longévité du Royaume-Uni, des chercheurs de l’Université de Manchester se sont intéressés à l’approche de ces «survivant·es du sexe». «C’est une minorité, mais une minorité intéressante», note le Dr David Lee, un des auteurs de l’étude. Si, évidemment, il n’est plus question de réitérer les performances de leur jeunesse, les partenaires du grand âge semblent éprouver une complicité émotionnelle et une compatibilité qu’ils n’avaient pas connu·es dans leurs vertes années.

Quand la pénétration n’est plus une fin en soi, l’imagination devient débordante pour prendre (et faire prendre) du plaisir: «Nous avons constaté une grande adaptation de ces personnes âgées, qui déclarent ne plus pratiquer la pénétration et trouvaient de la satisfaction en s’embrassant, se câlinant et en explorant leur intimité», explique le Dr David Lee. Une conception relativement large de la sexualité, mais, pour les personnes impliquées, un motif d’intense satisfaction et d’épanouissement.

Alors, que faut-il pour être un·e survivant·e du sexe? Un·e partenaire, déjà, ce qui n’est pas toujours évident dans une classe d’âge où beaucoup ont perdu leur conjoint·e, mais aussi une bonne santé: moins on prend de médicaments, plus on a de chances d’éprouver encore des pulsions.

À demain pour un autre tercet obscène.

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