Garder mes lunettes
Pour ne jamais recevoir
Du foutre dans l’œil.

Juste parce que le peux, voici un petit texte que j’ai écrit en 2005 et qui porte sur le sujet du jour.
Une éclaboussure, des lunettes et un raton laveur
— Oui, oh oui, continue comme ça, oh…
Elle aurait arboré le plus charmant des sourires n’eut été la bite congestionnée de son amant qu’elle faisait glisser dans sa bouche comme une sucette glacée grand format. Ce n’était pas la première fois qu’elle lui taillait une pipe, loin de là, mais elle avait résolu cette fois-ci d’aller jusqu’au bout et de le sucer jusqu’à la moelle, de l’aspirer jusqu’à ce qu’il décharge, jusqu’à ce qu’il gicle, jusqu’à ce qu’il crache son venin, jusqu’à ce qu’il balance la sauce. Elle le pompait consciencieusement, en creusant les joues et en faisant serpenter sa langue contre son gland, toute déterminée qu’elle était de faire les choses dans les règles de l’art. Cela ne l’empêchait toutefois pas d’être empêtrée dans l’éternel dilemme de la fellatrice: devait-elle avaler ou cracher ?
Selon sa copine Suzie, une fille qui se respecte ne doit pas avaler de foutre et ce, même s’il provient de la queue de l’homme de sa vie. C’est selon elle une simple question de dignité. Mais selon sa copine Lison, si on aime véritablement un émetteur de sperme et que cet éjaculateur vous aime en retour, il faut avaler la sauce blanche sans coup férir, le sourire au lèvres et la tendresse au fond des yeux.
Avaler ou cracher. Évidemment, elle avait cet homme non seulement dans la bouche mais aussi dans la peau. Et elle était aussi convaincue qu’il l’aimait, même s’il n’avait pas encore eu l’occasion de le lui dire. Alors, que faire ? Avaler ou cracher ? Les gémissements de son homme devenaient de plus en plus insistants ; il fallait décider, et vite. Pourquoi ne pas lui demander ce qu’il préfère, tout simplement ?
— François, est-ce que…
— Ah, ah, ah… oui ! Oh ! Chérie ! Tu m’a laissé venir sur ton visage ! Regarde-moi… je t’aime !
° ° °
Vêtue de sa plus belle robe de soirée, elle arpentait la grande salle de bal au bras de son amant, devenu le temps d’une éclaboussure spermatique l’amour de sa vie. Après avoir salué quelques connaissances, ils se dirigèrent tous deux à la table où les attendaient des amis communs. Lorsqu’elle fut assise, elle put sentir la chaleur familière de la cuisse de François. Elle plongea son regard dans le sien et dégusta longuement la douce tendresse qui l’envahit. Elle pensa à toutes ces choses qu’elle avait osé faire avec lui ces dernières semaines – des trucs qu’elle n’oserait même pas raconter à sa meilleure amie.
« Et puis zut ! » se dit-elle. « Qu’est-ce que ça peut bien faire que je laisse mon amour tartiner mon visage de crème fraîche ? Ça ne regarde personne et surtout personne n’a à savoir à quel point j’aime le faire ! »
— Annie, tu pourrais me prêter ta brosse ?
— Bien sûr, Suzie, répondit-elle en ouvrant son sac à main.
Après avoir fouillé quelques instants, elle retira la brosse à cheveux en faisant tomber par mégarde une paire de lunettes de natation hors de son sac.
— Tu t’es mise à la natation ? lui demanda son amie. Je croyais que tu avais une peur bleue de l’eau…
François s’étouffa dans son verre d’eau pendant que son copain, qui semblait être au parfum, éclata de rire.
— Je les utilise plutôt… comment dire… au lit. C’est que… ça brûle horriblement lorsqu’on en reçoit dans les yeux, répondit-elle en rougissant jusqu’à la racine des cheveux.
° ° °
Après un long cunnilinctus et deux orgasmes bien sentis, elle ajusta l’élastique de ses lunettes de
natation et entreprit un quinze centimètres style libre. Un jet laiteux plus tard, elle releva la tête pour
que son amant puisse apprécier les conséquences de ses bons services : une longue coulisse zébrant son
visage de la joue gauche à son oeil droit, avec une goutte opaline qui restait accrochée au bout de son
nez comme une stalactite séminale. Comme d’habitude, elle le laissa lécher sur sa peau les restes de sa
jouissance avant de l’embrasser longuement en s’échangeant foutre et salive.
— Bon, assez rigolé, il faut partir, dit-elle en enlevant ses lunettes. Laisse-moi cinq minutes pour m’éponger et retoucher mon maquillage puis partons, nous sommes déjà en retard.
François la regarda puis se mit à rire.
— Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? demanda-t-elle en regardant autour d’elle.
— L’élastique de tes lunettes est beaucoup trop serré, ma chérie, répondit-il en riant aux éclats.
Elle courut jusqu’au miroir de la salle de bains.
— Ah non! J’ai des yeux de raton laveur ! se lamenta-t-elle en constatant l’étendue des dégâts.
Pendant qu’elle tapotait ses paupières rougies avec un gant de toilette froid, son amant vint la rejoindre. Il caressa ses fesses puis frotta une verge une peu molle contre la raie de ses fesses.
— Ne t’inquiète pas, Annie. J’ai en tête quelques prétextes pour justifier notre retard et quelques idées pour passer le temps, lui susurra-t-il à l’oreille.

À demain pour un autre tercet obscène.
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